Enfants de Kinjiki

Enfants de Kinjiki est un projet de recherche et de création multidisciplinaire imaginé à l’issue d’un an de travail autour de Kinjiki, performance de Hijikata Tatsumi (1959) considérée par l’historiographie comme la première pièce de butô. Ce travail a donné lieu à une première forme de duo, et une tournée de 3 jours en décembre 2022. Avec une portée plus large, Enfants de Kinjiki réunit des artistes et chercheur..ses (danse, musique, arts plastiques, poésie, littérature) pour proposer des performances-installations-productions multidisciplinaires et ainsi mieux saisir, par la pratique et la théorie, en quoi nous sommes les enfants de Kinjiki.

Kinjiki nous pousse dans ce qui nous dérange, nos hontes, nos faces cachées, « la vase qui tapisse le fond de notre mémoire » (Genet, Pompes funèbres). Nous plongeons dans nos mémoires et y trouvons, assoupis dans le noir, les interdits, les figures du Père ou du Prêtre, tous ces moments où on a essayé de faire bonne figure malgré l’humiliation et l’échec. Nous trouvons la honte et le dégoût de soi. Mais Genet et Hijikata nous disent que cela est beau et peut fleurir. Qu’émerge des corps s’ils se mettent sincèrement à l’écoute de ces mémoires tapies ?

Kinjiki naît en 1959 au Japon dans les débuts bouillonnants de la performance et du happening, dans un contexte social et politique en tension. C’était provoquant, choquant, « un rejet, un crachat », une forme « tantôt blasphématoire, tantôt sacrificielle » (Odette Aslan, dans Butô(s)). Qu’est-ce qui est choquant aujourd’hui ? Qu’est-ce qui est obscène ? Si on veut remuer quelque chose dans le monde endormi, que devons-nous faire?

Kinjiki crée en nous des échos, remue nos histoires familiales et nos engagements queers et féministes, avive nos désirs. Kinjiki résonne avec les lectures de nos contemporains, le verbe incisif de Virginie Despentes, les récits intimistes d’Ocean Vuong ou Annie Ernaux, la poésie crue et joyeuse de Marguerin Le Louvier et Élodie Petit…

Pour ce travail on est soutenu par : le Conseil départemental de la Drôme, RAMDAM, UN CENTRE D’ART, l’ACCR/5ème saison
et accueilli en résidence par : le SPT Lavauzelle, l’ACCR/5ème saison, Batotopie, La Fabrique Dervallières, Le Sept Cent Quatre Vingt Trois – Cie 29.27, RAMDAM, UN CENTRE D’ART.